Région & Afrique

Le Burkina sanctionne la BBC et VOA

Le Burkina Faso a suspendu pour deux semaines la diffusion de BBC Africa et de Voice of America (VOA) en réponse à leur couverture d'un rapport de Human Rights Watch (HRW). 

La situation au Burkina Faso reste extrêmement précaire © DR

Le Burkina Faso a suspendu pour deux semaines la diffusion de BBC Africa et de Voice of America (VOA) en réponse à leur couverture d'un rapport de Human Rights Watch (HRW). 

Ce dernier accuse l'armée burkinabè d'exécutions extrajudiciaires, affirmant que les militaires ont exécuté sommairement environ 223 villageois, dont au moins 56 enfants, en février, lors d'une campagne contre des civils soupçonnés de collaborer avec des militants djihadistes.

Selon HRW, ces actions s'inscrivent dans un contexte où l'armée burkinabè aurait commis à plusieurs reprises des atrocités de masse contre des civils au nom de la lutte contre le terrorisme. 

L'organisation a appelé les autorités à enquêter sur ces massacres, qui ont eu lieu dans les villages de Komsilga, Nodin et Soro, initialement rapportés par un procureur régional en mars comme étant l'œuvre d'assaillants non identifiés.

La décision de suspendre ces médias internationaux a été justifiée par le conseil de communication du pays, arguant que le rapport de HRW contenait des déclarations "péremptoires et tendancieuses" susceptibles de créer un désordre public. En outre, le gouvernement a ordonné aux fournisseurs de services Internet de suspendre l'accès aux sites web et autres plateformes numériques de la BBC, VOA et Human Rights Watch depuis le Burkina Faso.

John Lippman, directeur par intérim de VOA, a déclaré que l'organisation maintenait la véracité de ses reportages et continuera de couvrir de manière complète et équitable les événements dans ce pays, tout en adhérant strictement aux principes d'un journalisme précis, équilibré et exhaustif.

Cette affaire survient dans un contexte où plusieurs nations du Sahel, y compris le Burkina Faso, luttent pour contenir les insurrections islamistes liées à al-Qaïda et à l'État Islamique, qui se sont propagées depuis le Mali voisin en 2012. 

Ces conflits ont fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes. La frustration face à l'incapacité des autorités à protéger les civils a également contribué à plusieurs coups d'État dans la région depuis 2020.

La situation au Burkina Faso reste donc extrêmement précaire, tant sur le plan de la sécurité intérieure que de la liberté de la presse, avec des implications profondes pour la stabilité régionale et le respect des droits humains.

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